Dans l’entre-deux-guerres encore frivole, des éditeurs publient pour une clientèle « à passions », avide de jeunes femmes soumises. Parfois la tendance s’inverse, des dominatrices s’imposent dans le maniement de la cravache, car la chair masculine est tout aussi bonne à vibrer sous les coups. Trois textes introuvables de ce « second rayon » le démontrent avec entrain et révèlent aussi que leurs auteurs anonymes, parmi lesquels une certaine Lady Impéria, ont le sens du vaudeville cuisant (Les Égarements d’un asservi), du rythme feuilletonesque (Vice secret chez les femmes) et de la fantaisie débridée (Caresses infernales). Sportive saphique, comtesse tartare et princesse orientale mènent la danse du fouet. Elles sont sensuellement cruelles et éveillent les désirs masochistes des deux sexes. Le fétichisme du cuir verni, l’humiliation et les tortures, douces ou furieuses, triomphent à la folie. Un jeune orphelin, trop complaisant à ramper, fera vaciller les certitudes de sa féroce bourrelle : l’amour, piège inexorable, corrompt les flagellé(e)s comme les flagellantes.
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